Les géants de l'internet défendent leur coopération avec les censeurs chinois

Publié le par map

 Les géants américains de l'internet ont défendu jeudi au Congrès leur collaboration avec les censeurs chinois, en soulignant qu'une information en ligne limitée, sans être l'idéal, servait malgré tout les intérêts des internautes chinois.

»Nous sommes tous confrontés au même dilemme entre le respect des valeurs américaines et les lois (chinoises) que nous devons respecter», a déclaré le chef des services juridiques de Yahoo!, Michael Callahan, en faisant ainsi écho aux prises de position des autres responsables des grands portails.

Les représentants de Yahoo!, Microsoft, Google et Cisco Systems déposaient devant une sous-commission parlementaire examinant les implications sur le respect des droits de l'homme de leur collaboration avec les autorités chinoises.

Ces dernières semaines, ils ont fait l'objet d'une volée de critiques, notamment au Congrès, après avoir reconnu coopérer avec Pékin pour censurer des sites web. Le groupe Yahoo! a même été accusé d'avoir fourni des données aux autorités chinoises ayant permis l'arrestation d'au moins un cyber-dissident.

Les auditions menées mercredi pourraient accélérer le vote d'une loi contraignant les grands portails à placer leurs serveurs en dehors de pays répressifs et à interdire l'exportation de technologies internet vers de tels pays. Un projet de loi allant en ce sens est en cours d'élaboration.

Les géants de l'internet ont tous affirmé être préoccupés par les restrictions imposées par la Chine sur les contenus mis en ligne sur l'internet, mais ils ont également souligné que les lois chinoises ne leur laissaient pas d'autre choix que de s'exécuter.

»Ne pas se plier à la législation aurait pu entraîner des poursuites criminelles contre Yahoo! Chine et même des peines de prisons contre ses employés», a affirmé aux parlementaires Michael Callahan.

»En fin de compte, a-t-il poursuivi, les compagnies américaines (installées) en Chine sont placées devant le choix suivant: respecter la législation chinoise ou fermer boutique».

Il a estimé que le pire scénario serait celui d'un départ des fournisseurs d'accès.

Pour sa part, le représentant de Google, Elliot Schrage, a déclaré que Google.cn, le moteur de recherche spécialement conçu pour le marché chinois, représentait une solution pragmatique, en respectant le cadre défini par le gouvernement chinois mais en répondant à la plupart des demandes des internautes de ce pays.

Il apporte, a-t-il estimé, une contribution »certes imparfaite, mais néanmoins significative au développement des accès à l'information en Chine».

»Ce service, a-t-il poursuivi, fournit des résultats de recherche à la fois meilleurs et plus nombreux sur un très grand nombre de sujets à l'exception de quelques dossiers politiques sensibles».

Des responsables du Départment d'Etat américain ont affirmé, au cours de cette audition, que les mesures chinoises étaient, vu leur ampleur, »une source de vive inquiétude, et qu'elles allaient à l'encontre des engagements que la Chine a donné à la communauté internationale».

»S'il est vrai qu'il s'agit d'une censure partielle, la vaste surveillance exercée par les autorités chinoises signifie que les internautes ne peuvent jamais être sûrs que leurs recherches légitimes d'information n'entraîneront pas des intimidations ou pire», a déclaré le diplomate David Gross.

Un autres responsable du département d'Etat, James Keith, a prédit que Pékin ne serait pas en mesure de maintenir de telles restrictions indéfiniment.

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